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Dali Rubicon 6: « It’s a kind of magic ». Une deuxième critique française par HD Fever.

novembre 16, 2014

Test Dali Rubicon 6

Publié par Pierre Dubarry dans HDnews, Tests HDfever

 

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Aperçue pour la première fois lors du High-end 2014, la série Rubicon faisait clairement partie des enceintes à avoir le plus retenu mon attention. Malgré la forte concurrence qu’il peut aujourd’hui y avoir dans cette fourchette de prix, Dali avait clairement une carte à jouer en comblant le vide entre les séries Mentor et Epicon. Je vous propose donc aujourd’hui en exclusivité sur HDfever, le banc d’essai des colonnes Dali Rubicon 6. Promesses tenues ? C’est que ce que nous allons voir au cours de ce test.

Dans le cadre de cet article, tout au long de la période passée en compagnie des Rubicon 6, j’ai pu l’associer à des électroniques d’horizons et de caractères différents. D’un côté les amplificateurs intégrés NAD M3, Aura Vita et le nouveau Audio Analogue Fortissimo, ainsi que les amplis AV Anthem MRX500 et le petit Denon AVR-X2100W. Côté sources, j’ai opté pour le nouveau lecteur CD Audio Analogue Fortissimo.

Protocole de test :

  • Enceintes Dali Rubicon 6
  • Téléviseur : Sony KD-65X9005B
  • Amplificateur intégré : NAD M3, Aura Vita, Audio Analogue Fortissimo
  • Amplificateur AV : Anthem MRX500, Denon AVR-X2100W
  • Lecteur CD Audio Analogue Fortissimo
  • Lecteur Blu-ray :  Panasonic DMP-BDT700
  • Câbles enceintes: Oehlbach Twin Mix Two, JSV Audio Olympia
  • Câbles de modulations Oehlbach Silver Express + JSV Audio + MUSE
  • Câble secteur JSV Audio
  • Barrette secteur : Oehlbach Powersocket 907

Présentation des Dali Rubicon 6

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Une fois déballées, puis installées, le premier contact visuel avec les Rubicon 6 laisse apparaître une enceinte de taille intermédiaire, peu haute (un peu moins de 1m), aux lignes légèrement courbées à l’arrière du coffret, dont l’aspect et la finition respirent la qualité. D’autant plus qu’une fois la grille protectrice ôtée, comme le veut la tradition, les haut-parleurs médium et grave en fibre de bois lui confèrent un aspect résolument esthétique et chaleureux. Un bel objet, assurément, dont la conception et la fabrication ont entièrement été réalisées au Danemark.

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L’approche de Dali sur cette série Rubicon s’avère particulièrement intéressante, avec la reprise d’un certain nombre de technologies directement issues de l’Epicon. La Rubicon 6 reprend notamment la même structure de cône sur les deux woofers, avec un aimant SMC (Soft Magnectic Compound) composé d’un bouchon en cuivre entourant la pièce polaire, le tout placé à l’intérieur d’un gros aimant en ferrite.

La partie centrale du moteur fonctionne à la manière d’un piston, c’est elle qui est chargée d’assurer un déplacement linéaire de la membrane, afin de réduire la résonance et la distorsion. Soulignons d’ailleurs la présence de deux évents Bass-reflex à l’arrière, mieux vaudra donc éviter de placer les enceintes trop près du mur ou dans un angle pour éviter la résonance.

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La ressemblance la plus notable avec sa consœur placée plus haut en gamme n’en reste pas moins le tweeter hybride. En effet, la Rubicon 6 dispose d’une membrane à dôme souple de diamètre 29 mm couplée à un ruban de 17 x 45 mm, cette association est censée apporter un aigu plus détaillé et spacieux. Si l’apport du ruban sur l’Epicon 6/8 est incontestable, le bilan fut plus mitigé sur la série Mentor, ce qui n’a pas manqué de soulever un certain nombre de questions quant à son intégration au sein des Rubicon. Mais nous reviendrons plus tard sur le sujet, au moment des écoutes.

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Accusant un peu plus de 20 kg sur la balance pour des dimensions de 990 x 280 x 380 cm, les enceintes sont livrées avec quatre pieds en acier, des pointes de découplage, des bumpers en caoutchouc et un chiffon micro-fibre.

Spécifications techniques :

  • Enceintes 2 voies ½ + ½
  • Réponse en fréquence (+/-3 dB) [Hz] : 38 – 34 000 Hz
  • Sensibilité (2,83 V/1 m) : 88.5 dB
  • Impédance nominale : 4 ohms
  • Maximum SPL :110 dB
  • Puissance d’amplification recommandée : 40 – 200 W
  • Fréquence de coupure : 800/ 2 600/ 14 000 Hz
  • Tweeter : Ruban  1 x 17 x 45 mm,  Dôme souple 1 x 29 mm
  • Woofer : 2 X 6½ »  Cône en fibre de bois
  • Type de coffret : Bass Reflex
  • Fréquence de réglage Bass-reflex : 33,5 Hz
  • Connecteurs :    Bi-câblage
  • Blindage magnétique : Non
  • Dimensions : 990 x 200 x 380 mm
  • Poids :    20.2 kg
  • Prix : 6000$ la paire

 

Écoutes: It’s a kind of magic

Autant ôter le suspens d’entrée de jeu, je commencerais donc par dissiper rapidement les craintes autour l’intégration du tweeter hybride. Au regard du résultat, évoquer une réussite est un doux euphémisme, tant les performances de la Rubicon 6 sur le haut du spectre s’avèrent un cran au-dessus de nos espérances, puisqu’au-delà de l’apport strictement « théorique » tel que le fabricant nous le présentait, en pratique, ce tweeter à dôme surmonté d’un ruban insuffle une touche véritablement unique à l’enceinte.

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Il en résulte de superbes aigus dont le niveau de détails foisonnant, contribue à donner une touche de réalisme, parfois saisissante, aux enregistrements. D’un naturel et d’une pureté absolue, cette Rubicon 6 démontre une précision et une finesse extrême, rarement je n’ai pu ressentir un tel raffinement, une telle profondeur et volupté sur le haut du spectre. Cette lisibilité et ce côté soyeux, qui caractérise l’aigu des enceintes du fabricant danois, font naturellement partie de l’ADN de la Rubicon 6, l’attaque sur les notes de piano est vive, mais toujours délicate, les cuivres chatoyants, mais le ruban apporte avec lui une telle rapidité, et surtout une telle capacité à tenir la note sans sourciller d’un pouce, que l’on ressort de certaines écoutes à moitié sonné, à l’image de l’harmonica de Bob Dylan sur Blowin’ in the Wind, le violon de Tianwa Yang (Transcriptions et Arrangements – Violin Sonata, Op.5, No.9 : Allegro (arr.P.de Sarasate for for violin and piano)), ou bien encore la sitar endiablée de John Mc Laughin et le violon de Shaktar sur la Danse du Bonheur (A Handful of Beauty), aux sonorités perçantes mais à aucun moment fatigantes. Une véritable ode à l’émotion musicale, et un tour de magie dont seul Dali a le secret.

C’est également cet aigu qui participe, entre autres, à offrir à la Rubicon 6 une image sonore aérienne, et une très belle capacité d’ouverture, deux spécificités particulièrement soulignées lors de l’association avec le couple amplificateur intégré et lecteur CD Audio Analogue Fortissimo v2. L’absence de directivité permet d’avoir cette impression d’être littéralement plongé sur la scène, au cœur des musiciens. Un délice, c’est le mot, rien que pour cela on n’hésitera aucunement à pousser le potentiomètre au-delà de ses habitudes. Certes, elles ne vont pas aussi loin que la Magnat 757 sur ce point, voire même de sa grande sœur l’Epicon 8 (quoi de plus normal), le résultat n’en reste pas moins bluffant dans cette catégorie.

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Pour les écoutes de films, la profondeur de la scène frontale alliée à l’excellente spatialisation des enceintes Dali m’ont impressionné à plus d’une reprise, l’image sonore est parfaitement centrée, on aurait presque l’impression d’avoir une centrale en face de soi lors des dialogues, et pourtant nous sommes bien en configuration stéréo.

En face, le médium des Rubicon 6 ne dépareille pas, c’est tout le contraire même, il contribue à la grande cohérence de l’ensemble. Rarement je n’aurais entendu un médium d’une telle richesse, c’est d’ailleurs lui qui donne, en partie tout du moins, cette très (très) légère coloration – et a fortiori personnalité – si caractéristique de la signature Dali.

Certains instruments, tel le saxophone ou la trompette résonnent avec beaucoup de matière sur le haut médium, je pense notamment au saxophoniste Mark Turner sur Wasteland  (Dusk Is A Quiet Place). Ce morceau illustre d’ailleurs superbement bien cette cohérence entre les modules aigu-médium, le piano de Baptiste Trotignon d’un côté, le saxophone de l’autre, les deux partitions s’imbriquent l’une dans l’autre de manière uniforme, en harmonie. Il apporte également une grande touche de réalisme aux voix.

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Le grain de voix inégalée (inégalable?) de Nina Simone, est admirablement soutenu sur Mississippi Goddam, dont le ton volontairement ironique et la légèreté de l’accompagnement contrastent avec la noirceur et le fatalisme des paroles de la chanteuse, engagée à l’époque dans la lutte pour les droits civiques de la population afro-américaine. Je garde également le souvenir de l’interprétation de Why ? (The King of Love is Dead), morceau émotionnellement très chargé –  morceau écrit après l’assassinat de Martin Luther King -, le soutien sur les voix graves à l’instar d’Eric Bibb sur l’air entraînant de Freedom Train  (Jericho Road), celle plus légère sucrée et flottante de Julia Stone (Angus et Julia Stone – Wherever you Are), sans oublier Never de la jeune pousse montante de la folk, Samantha Crain (Kid Face). Je l’avoue sans concession, cette Rubicon 6 m’a fait frissonner plus d’une fois.

Et le grave dans tout cela ? Il se marie parfaitement à l’ensemble, le woofer est capable d’asséner de très belles charges sur le bas du spectre, comme sur la bande originale de Man of Steel (Hans Zimmer), les percussions  de Mike Story sur l’ouverture d’Oil Rig résonnent avec beaucoup d’impact et d’agilité, le contrôle et une tenue en tout point irréprochable.

Il n’en reste pas moins que ça manque globalement d’un peu de profondeur en comparaison de colonnes plus cossues,  sur ce point j’imagine que la Rubicon 8 devrait, tout du moins dans la logique des choses, aller plus loin. Il n’en reste pas moins que comme les registres médium et aigu, le grave des Rubicon 6 reste cohérent sur toute la ligne, capable d’insuffler dynamique et caractère lors la situation l’exige. En revanche, même si prestations restent honorables sur les films, en stéréo je vous recommande l’ajout d’un caisson pour les épauler sur le grave.

Conclusion

Finalement, durant ces quelques semaines passées en compagnie des Dali Rubicon 6, force est de reconnaître que le fabricant danois est parvenu a créer une enceinte alliant finesse, agilité et profondeur, qui frise presque l’insolence en matière de performances pures, et dont la signature si particulière, unique dirais-je même, s’avère d’un naturel sans commune mesure avec certaines de ses concurrentes dans cette catégorie. Les Rubicon 6 sont un vrai coup de cœur, l’un des plus beaux de ces dernières années, et un tour de force magistral, c’est pour cette raison qu’elles remportent 5 étoiles sur 5. Cette petite n’a pas tout d’une grande, elle est une grande parmi les petites.

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Si elle n’est pas de prime abord d’un tempérament forcément facile, son faible rendement de 88,5 dB nécessitant tout de même un amplificateur suffisamment costaud pour les driver, une fois cette condition réunie, elles dévoileront leur plein potentiel. Les Rubicon 6 fait partie de cette catégorie d’enceintes très facile à vivre au quotidien, je me suis d’ailleurs surpris à plusieurs reprises, vouloir écouter un seul morceau pour les besoins de ce banc d’essai, puis me retrouver encore là, une heure plus tard, à avoir entièrement écouté l’album, sans avoir vu le temps défiler. Musicalement, on pourra mettre à son actif un côté chronophage…

Cette signature unique, et ce timbre d’un naturel superbe sont un plaisir de tous les instants, tant les qualités de la Rubicon 6 sont nombreuses. Sur le haut du spectre tout d’abord, le tweeter à dôme et le ruban ne forment plus qu’un tout, une symbiose qui se traduit par des aigus au rendu d’une extrême finesse et précision, avec un niveau de détails dont la richesse impressionne. Le médium particulièrement expressif, contribue à donner une personnalité unique à l’enceinte, cette petite touche d’émotion et de vie qui nous fait écarquiller grand les yeux, tant sur le rendu très texturé de l’instrumentalisation, que sur le  frisson que l’enceinte est capable de procurer sur certains timbres de voix.

Expérience Audio - 5 étoiles

Et que dire de cette ouverture, si généreuse, qui apporte à la fois beaucoup de hauteur à l’image sonore, et cette sensation particulière d’être enveloppé et transporté sur scène, ou au cœur des films. A contrario, même si le grave conserve de très belles qualités, comme je l’évoquais plus haut, je lui reprocherais simplement un très léger manque de profondeur. Rien de rédhibitoire pour autant, cela ne signifie aucunement que l’enceinte manque de dynamisme, c’est tout le contraire même, le grave est rapide, tendu et parfaitement contrôlé, mais surtout il s’imbrique de façon cohérente avec le médium aigu. Sur les films, c’est un peu plus gênant, mais l’ajout d’un caisson corrigera rapidement le problème.

Les notes sont évaluées en fonction du prix des enceintes :

  • Qualité haut du spectre : ★★★★★★★★★
  • Qualité des médiums : ★★★★★★★★★
  • Ouverture de la scène sonore : ★★★★★★★★★
  • Qualité de la spatialisation : ★★★★★★★★★
  • Transparence des timbres : ★★★★★★★★★★
  • Musicalité des timbres : ★★★★★★★★★★
  • Dynamique de l’enceinte : ★★★★★★★★★★
  • Qualité de fabrication : ★★★★★★★★★
  • Rapport qualité-prix : ★★★★★★★★★

Ce que j’ai aimé avec les Dali Rubicon 6

  • Une très belle qualité de fabrication, une finition et un design exemplaires
  • Une signature unique très pure, voluptueuse et charnelle
  • La grande cohérence et la facilité de transition entre aigus, médium et grave
  • Fort pouvoir d’analyse et une très belle profondeur de scène
  • Une finesse et un superbe niveau de détails sur le haut du spectre
  • Le médium définitivement impressionnant
  • Très facile à vivre et écouter, à haut et faible volume
  • L’absence de directivité, l’amplitude de la scène frontale et la très belle spatialisation
  • Une enceinte débordante de vie, facile à vivre (trop parfois !)

Ce que j’ai regretté avec les Dali Rubicon 6

  • Le faible rendement, amplification puissante et de qualité de rigueur
  • Un soupçon de profondeur en plus au niveau du grave lui aurait valu un Award Reference
  • Je cherche encore…